A collection of notes, screenshots, diary entries collected throughout past years of online dating.

French/English/Russian

Berlin/Paris/Moscow/other locations
Thank you, Tinder, you killed me inside.

An ode to falling in love, lust, creepy dates, amazing sex, avoided STDs, awkward breakfasts, short-term relationships and expectations that haven't been met. Because after all, it was all necessary.
Sorry, Pete, crabs like silence.
C’est au réveil, le 20 ou le 21 juin (plutôt le 21, parce que le 20 c’est l’anniversaire de mon père et je m’en serais rappelée), qu’il avait sa main posée sur ma cuisse. La chambre était blanche et claire, je me suis presque habituée à l’odeur d’encens qu’il allumait tous les matins dans sa salle de bains. J’ai pris une gorgée d’eau dans le verre que j’ai pensé à remplir hier soir. Il me regarde avec un sourire négligeant, et continue à fixer son téléphone. Tiens je vais lui faire un câlin parce que c’est ce que les gens font non ? J’aime pas trop ça, enfin je crois. Je comprends pas pourquoi faire des câlins si on ne pense pas baiser.

Hm, je mens. Je pense baiser. Je me sens vide dans cette chambre blanche, pas à ma place. L’eau n’a pas bon goût et moi j’ai mal à la tête. Il est là, il est beau, hier soir il m’a défoncée plus que habitude, et je me suis sentie vidée de tout sentiment ou énergie vitale. Ce matin ce vide demandait plus de lui. De lui au fond de ma gorge et au bout de mon ventre. Bon, je pose ma tête sur sa poitrine, allez. Il fourre sa langue dans ma bouche et j’ai envie que le bout de sa langue et le bout de sa bite se retrouvent quelque part à l’intérieur de mon vide, que ce soit la seule chose qui connecte, la seule chose qui soit à sa place.
Ce matin là j’avais envie de chialer pour la première fois depuis très longtemps. Il m’a gentiment demandé de ne pas le toucher, il était pas de bonne humer pour des câlins. Comme si moi je l’étais, ha. Je suis allée me doucher, silencieusement. J’avais très envie de me casser et de ne plus le revoir mais il me rendait faible et je ne voulais pas bouger.

Puis il a mis cette chanson là. Je la déteste depuis. Je le regarde et il me regarde pas. Il est torse nu, je prends une photo de lui. Je l’ai encore, cette photo. Sa barbe n’a pas été taillée depuis un moment, il avait un tatouage frais qui lui grattait. Je me suis levée et je suis partie.

C’est quoi mon problème? Bon aller je vais au KaDeWe il faut que je m’achète une robe. J’ai une fête en Pologne dans une semaine et je n’ai toujours pas ma robe. Bon. Tant pis pour lui hein. Mais c’est dommage quand même. Mais tant pis. Je ne voulais que faire l’amour de toutes façons, j’ai pas besoin de m’attacher et d’avoir des sentiments.

Je suis arrivée à Berlin avec une idée conne de faire au moins deux dates par semaine. Je l’ai fait quoi. C’était aliénant et pas bon, meilleure quête d’autodestruction et d’immunité au toucher et au sexe, je ne ressentais plus rien. Mais je crois que j’ai toujours voulu faire ça, mais avant j’étais exclusive avec mon ex et tout le bla bla, et puis à Strasbourg ça craint, les gens vont parler. J’ai fait de la merde avant partir et on associait même pas mes actes à moi, c’était juste « cette blonde de hors format ». Et j’aime pas l’amour, j’aime pas les câlins. Je voulais me sentir puissante et juste baiser parce que c’est définitivement ça qui m’a manqué dans ma vie.

Bref, puissante, en larmes, j’ai presque failli acheter ce sac Jacquemus au KaDeWe. J’ai acheté la robe et j’ai pris des photos dans le miroir où on voit bien qu’elle me fait un beau cul. Je les envoie à ma mère. À qui d’autre ? Bref, je crois qu’il a cassé un truc dans ma matrice. Ce soir je lui envoie un long message. J’aime trop ses potes et en soi avec lui on doit bien s’entendre mais ça coince, il est trop puissant, il me désarme.
Je ferai l’amour avec des mecs en costard à la fête en Pologne.

En Pologne, je ne fais pas l’amour, mais je roule une pelle le premier soir à un mec d’Oxford, mais cet autre, lui, appelons-le X, il a vraiment cassé un truc dans mon fonctionnement. Je ne veux plus faire l’amour, je crois que j’ai un peu le cœur brisé.

Je me demande si j’aime vraiment pas les câlins en fait. Il me manque, X, mais je le déteste. Enfin non j’essaie de me dire que tout va bien mais en fait je me sentais tellement vide la dernière fois avec lui que je crois que c’est lui qui m’a fait perdre ma quête amusante.

J’ai perdu. Ma peau demande des touchers et je n’y peux rien. Le vide veut plus se remplir il veut être réchauffé par des mains.

Symptômes de la faim de (la) peau:

Tendance à éviter les relations proches et affectueuses
Anxiété
Stress
Sentiment de dépression
Problèmes de sommeil
Dysfonctionnement sexuel

Je regarde les gens dans le train et je me demande à quoi ressembleraient leurs mains sur ma cuisse. Les mains de cette personne au fond de la salle noire aussi, les mains de celui là, les lèvres de celle-ci, non mais je suis obsédée. C’est pas ok. C’est pas normal. Je ne touche plus personne, autant souffrir tant pis quoi. J’ai l’air d’une personne normale mais en fait pas du tout ou bien tout le monde cache bien ça et tout le monde est pareil.

J’ai entendu dire que les gens qui ont une faim de la peau ont été élevées dans des familles oui l’amour manquaient. Je crois pas que ce soit le cas, mais là je commence à m’en douter. Mais j’ai quand même été aimée ?! J’arrive pas à comprendre si je suis nymphomaniaque ou si je souffre d’un manque affectif

D’ailleurs, X est venu à ma performance le 8 juillet. Je l’ai invité quand encore tout se passait « bien ». On m’a demandé après la perf si tous les harnais et les colliers en chaîne c’était parce que j’avais des pratiques bdsm. J’ai regardé X en répondant « non » parce que non. Non. D’où on me demande ça ? Mais j’en était consciente. J’ai fait ça un peu exprès mais je ne sais pas pourquoi. J’aime bien jouer le chien je suis en chien je veux avoir un chien chien chien chien chien chienne.
The story of X, my first Tinder love
Diary entry from Notes, 2019
The story of Y, or how I missed on something terribly sweet
Y, why the fuck did I ghost you. I still read our messages and something still ticks inside. I loved your symmetrical face. I loved the way you spoke English. Your christian private school boy allure over sharp intelligence and fine gentleness. I loved your bed. It was always incredibly fresh and comfortable. Waking up by your side was a bliss. I loved the fact that you were taller than me, i loved your friends, I loved your electric toothbrush. I loved the sweets we'd get at the bakery. You had the softest lips and your hands were one of the few that managed to leave bruises on my asscheeks. So the night before I left the city we went on a date by the lake and I refused to go home with you because my heart was broken by somebody else, I regret this decision. But I didn't want to kiss you or sleep with you and picture somebody else on your place. I am sorry but I felt like out of all those I met here you were the one I wanted to be sincere with. You do not deserve a heartbroken cunt to be stealing your time and your beautiful heart. Thank you for being my match for two months.

"i feel like the only thing i want now is to suck dick. i'm so lonely here in Berlin i'm just curious how much can fit in my throat and also i'm trying to figure out the best ways to leave unnoticed in the morning"
la vie, man, la vie.
"EN FAIT ON S'EN FOUT NON tant que ça défonce un peu que j'arrête d'être awkward et que je ressente de l'excitation c bon. Alors le jour où je ferai les dates sobres sera le jour où je quitterai les applis POUR TOUJOURS"
There's just something about what I've done to myself with this Tinder marathon that is extremely unhealthy. Once the guy couldn't remember who I was in the morning and threaten to call the police if I didn't leave the apartment immediately. Idk why it hurt me so much but that's when I asked myself what were I seeking if not actual sincere feelings and meaningful connections. Also asked myself WHY did I ignore all the meaningful connections that I started to have and gave them up for disposable dates and boring sex (boring because I realised I need some kind of love to actually enjoy it). I mean your life isn't even that long so please make an effort and fight for the feelings that you start to develop.
I don't feel anything when I fuck or no I actually do I feel like I get completely emptied
Diary entry from Notes, late 2019
"Why is it that I am always attracted to architects? Why? Is it because I lowkey always wanted to be one?"
It feels like at this point, every room I stay in regularly is empty. It has my stuff, my pictures, my clothes, but it’s all blank. Some of them have more of a nostalgic feel, others leave more space for an abstract future. But every time I stay somewhere, I know for sure that it is temporary. My apartment is temporary. The room I stay in at my grandparents’ apartment is temporary. My parents’ house will change, it’s just a matter of time. I stayed in Berlin knowing that I will be gone. I live in Strasbourg in a constant anticipation of being gone, again. Always on the move, I struggle more and more to belong anywhere. I struggle to bond with people for real, I struggle to keep my relationships up. I’m really bad at belonging, or staying. When I stay somewhere for too long, I start feeling lonely, because even if I want to, it’s hard for me to make sure I’m building a solid friendship. Because I know that at some point I’ll have to leave. Because I avoid goodbyes, as much as I can’t help but avoid getting emotionally attached to someone.
But (un)fortunately, it doesn’t always work that way. Some faces and personalities I’ve come across are stuck in my heart for good, and I cannot do anything about it. Some people are there to delicately start a revolution in my tiny world, the one that fits in my mind and my suitcase. These people usually disappear from my life pretty quickly, only to leave somewhat a hybrid of a black hole and the Big Bang. I wish I knew how to keep them around or how to forget them, but I guess it will never happen. For each and every of them, the flowers.
Diary entry from Notes, late 2019
The secret of my loneliness and fear of commitment
Diary entry from Notes, summer 2019
"Okay just writing it down here to mark that a week ago I had my first virtual date that lasted for three hours and resulted in an orgasm. Weird shit. He's calling me and asking me how my day was now. He's overseas and we will never meet."
First, he would keep going to the bathroom ALL. THE. TIME when we were at the bar. Second, he was just a total jerk. He offered me to walk me home and instead of walking directly to Kreuzberg and Görli, he walked me to a dark spot near the water, suggested we sit on a bench and make out. So, we did. Then he said it was closer to his place than it was to mine. So I went like "why not?". He was german-speaking swiss but I loved the way he spoke french almost perfectly. At his place, he went to his kitchen to sniff coke. Then it hit me, he'd been sniffing coke all evening. He asked me to stay in my lingerie as he found it beautiful. Then we had very boring sex. At some point I said "doucement" and he heard "too small" and it was extremely awkward. In the morning, around 7AM, I decided to leave. He woke up suddenly, shouted at me to leave his flat immediately or he'd call the cops. He couldn't remember who I was.

I felt really dirty and if it wasn't for an amazing café I went to right after, this could've been the worst morning in my life.
Once I woke up in his bed and regretted staying overnight
Memory
"I will not speak to you for all Odessa..."
He was an IT-something. Therefore kinda rich and let me know about it immediately.
He asked me to meet somewhere in Prenzlauer Berg because he didn't want to go too far away from his home.
I wore my prettiest dress.
As soon as he arrived, he spoke Russian. Turns out, he was from Odessa. On the app, we only spoke English and I had no idea where he's from.
He told me he bought is flat himself with his salary and really really loved Prenzlauer Berg so never left the neighbourhood. Okay, whatever.
He ordered some vermouth. Quite a lot of vermouth actually.
He spoke about how brilliant he was. How much money he made.
He was conventionally beautiful. But as he was talking, he lost all of the attractiveness.
He said I looked good.
After a few drinks, I suggested we go home. Separately.
He went to the ATM to withdraw money to pay for drinks but never came back.
So here I was, paying my two 3€50 Rieslings and his four 7€ Vermouths.
Sucks to be me.
Sucks to be him even more.
Memory